Lord Alfred Douglas -The City of the Soul-

Chaque heure est l’acolyte
D'une chanson morte
Chaque moment le glas
Du deuil d'une joie avortée.
N'est-il plus de soleil pour éblouir midi ?
Ni de Lune pour veiller sur minuit ? Oh, dis avec moi,
Mots ciselés et paraboles de couleurs,
Que la nuit boit la route claire qui s'enfonce en elle.

Pour bâtir seulement un barrage de cristal,
Contre la mer qui harcèle nos jours,
Figer un dernier instant entre les mots,
Si le destin est larmes et hostiles les dieux,
Pour saisir le vif argent de la Vie,
Et poignarder le Temps,
D'une phrase nue
Comme une lame

Traduction Véronique Wilkin

Only to build one crystal barrier
Against this sea which beats upon our days ;
To ransom one lost moment with a rhyme !
Or if fate cries and grudging gods demur,
To clutch Life's hair, and thurst one naked phrase
Like a lean knife between the ribs of Time
Pour bâtir seulement un barrage de cristal,
Contre la mer qui harcèle nos jours,
Figer un dernier instant entre les mots,
Si le destin est larmes et hostiles les dieux,
Pour saisir le vif argent de la Vie,
Et poignarder le Temps,
D'une phrase nue
Comme une lame